PRISE DE PAROLE LORS DU RASSEMBLEMENT DU 8 SEPTEMBRE
Chers collègues, chers camarades,
En ce début d’année scolaire, nous sommes contraints de mettre en place la réforme très contestée du collège. Et pourtant… la grande majorité des enseignants continuent à s’y opposer.
Comment ne pas être choqué par le mépris total du gouvernement à l’égard des enseignants ?
- Le 20 mai 2015, au lendemain d’une grève majoritaire dans les collèges, la Ministre a signé les décrets d’application de la réforme.
- Depuis lors, elle n’a jamais réussi à trouver une place dans son agenda pour recevoir les organisations syndicales représentatives de plus de 70% de la profession. Par cette attitude, elle a ignoré :
- elle a ignoré la grève du 17 septembre 2015 ;
- elle a ignoré la manifestation nationale à Paris du 10 octobre dernier, qui a pourtant réuni 20 000 opposants à la réforme du collège, parents et enseignants côte à côte.
- elle a ignoré les actions menées au cours des formations – formatages : rassemblements devant les établissements, refus de travailler sur les EPI, questions sans réponse…
- elle a ignoré les nombreux articles de presse prouvant par des témoignages la nocivité de cette réforme.
- elle a ignoré la grève du 26 janvier qui a permis de replacer la réforme du collège dans le contexte plus général de la Fonction Publique.
Bien loin d’être à l’écoute de ce mouvement profond, la Ministre ne cesse de nous provoquer dans ses prises de parole.
Prenons sa conférence de presse du 29 août dernier :
- Elle ose comparer les revendications syndicales à des « élucubrations fantaisistes qui ont trop souvent pollué le débat public». Pourtant le constat de la rentrée est là :
- Les sections européennes ont bel et bien disparu ;
- Les EPI se font en lieu et place des heures de cours ;
- L’accompagnement dit personnalisé, en classe entière bien sûr, est un leurre qui supprime de surcroît des heures de cours.
- D’après notre Ministre, « 70% des collégiens seront initiés aux Langues et cultures de l’Antiquité »! Certes mais à raison d’un EPI, soient environ 10 heures contre 288 heures sur les 3 ans par le passé ! Quelle avancée…
- Elle ose également parler de rentrée « apaisée» ! Que dire des classes surchargées ? des projets de fermeture d’établissement ? Que dire de la fin des groupes obligatoires en sciences ? des nombreux postes à complément de service ? des heures supplémentaires imposées?
Par ailleurs, comment la rentrée pourrait-elle être « apaisée » quand on instaure un climat de suspicion au travers de plans de sécurités aussi aberrants qu’inefficaces.
- « Les réticences seraient levées progressivement »? alors que les formations n’ont fait que soulever les problèmes sans apporter de solutions ? alors que la grande majorité des enseignants continuent de contester cette réforme ? alors que les enseignants ont fini l’année épuisés par les réunions de mise en place de cette réforme ?
- « La réforme du collège sera réalité et dans tous les collèges »? Pourtant, bon nombre d’enseignants ne se sont toujours pas approprié les nouveaux programmes. Comment se préparer à 4 nouveaux programmes la même année ? surtout en l’absence de manuels scolaires pour certaines disciplines.
Quelle sera la réalité de cette réforme ? On devrait plutôt parler de réalités au pluriel puisque chaque collège aura interprété et réparti les programmes à sa manière ! Où est l’école égalitaire tant vantée par cette réforme ? Elle ne fait que détruire le cadre national des programmes.
- « La réforme du collège n’est pas l’apocalypse annoncée »! La Ministre devrait peut-être parler aux enseignants qui ont passé leurs vacances à préparer une réforme qu’ils rejettent de plus en plus en la préparant. Que dire également des nouveautés proposées dans les programmes et pour lesquelles les enseignants n’ont pas été formés…
Certes, la Ministre peut s’appuyer sur l’UNSA et la CFDT pour la soutenir. Mais ce n’est pas suffisant. L’intersyndicale qui demande l’abrogation de la réforme du collège représente plus de 70% des enseignants !
Non, la réforme du collège ne passe toujours pas.
Non, les enseignants ne sont pas prêts pour la mettre en œuvre.
Non, cette réforme n’est pas égalitaire.
Oui, la grande majorité des enseignants réclame toujours :
L’ABROGATION DE LA REFORME DU COLLÈGE.
La réforme du collège est liée à toutes les autres contre-réformes du gouvernement.
Le gouvernement utilise les mêmes méthodes, le même mépris pour passer en force.
C’est pourquoi, nous appelons à nous mobiliser jeudi prochain, 15 septembre pour revendiquer l’abrogation de la loi Travail.